Les Allemands dans la Résistance : héros en terre étrangère

Ils ont été environ 3 000 Allemands antinazis à combattre aux côtés de la Résistance en France. Membres des maquis dans différentes régions de France, agents de liaison au cœur des villes ou au sein même de la Wehrmacht, déserteurs, leur engagement contre Hitler n'a pas toujours été récompensé à sa juste valeur. Certains étaient des immigrés de la première heure, venus en France peu après l'arrivée au pouvoir des nazis. D'autres ont pris conscience durant la guerre de la nécessité de lutter pour une autre Allemagne. Communistes, socialistes, juifs, chrétiens, ils militent dans diverses organisations de l'exil : Jeunesse allemande libre, CALPO (Comité Allemagne libre pour l'Ouest), Secours Rouge International, FTP-MOI, etc.

Les documentaristes ont recueilli les témoignages de trois de ces résistants : Henriette Dreifuss, Peter Gingold, Kurt Hälker

On estime à plus d'une centaine le nombre d'Allemands opposés à Hitler en France qui ont été tués au cours de combats, sont morts sous la torture ou ont été exécutés. Certains d'entre eux ainsi que nombre de survivants de ces années tragiques se sont vu remettre ensuite diverses décorations françaises : Légion d'honneur, Ordre de la Libération, médaille de la Résistance, etc. Peter Gingold a été invité par Jacques Chirac pour représenter ces Allemands résistants lors des cérémonies pour le 60ième anniversaire du Débarquement en juin 2004. Par contre, ses années de lutte en exil ne sont pas prises en compte par les autorités de RFA pour lui verser une retraité décente. Alors même que d'anciens SS installés en Lettonie en perçoivent une. La situation a été beaucoup plus favorable pour les opposants à Hitler qui ont vécu ensuite en RDA.