La décennie Tony Blair (2/2)

LA DECENNIE TONY BLAIR



I N F O R M A T I O N S

Titre Original : The Blair Decade
Pays : Grande-Bretagne
Production : Brook Lapping Productions
Année : 2007
Durée : 2 x 58 mn
Auteur et réalisation : Paul Mitchell
Diffusion : ARTE - Mercredi 10 septembre 2008 à 21H00 et 21H55

R E S U M E

Paul Mitchell interroge l'exceptionnelle longévité politique de Tony Blair à la lumière de ses paradoxes les plus marquants : un leader du Labour traînant une étiquette libérale, un Européen engagé aligné sur la politique étrangère américaine...

1ère partie

La victoire du New Labour aux élections générales de 1997 est écrasante. Mais Tony Blair est loin d'avoir le leadership total sur son parti et son gouvernement. Plus jeune Premier ministre britannique du XXe siècle, il inaugure un nouveau style d'exercice du pouvoir que les commentateurs qualifient de présidentiel, dans la mesure où il déploie une hyperactivité qui bouscule les traditions. En fait, Tony Blair est en constante concurrence avec son chancelier de l'Échiquier Gordon Brown, perçu par la population comme l'autre tête de l'exécutif. Les réformes sont menées au pas de charge au plus près des caméras, de l'indépendance de la banque britannique pour rassurer la City au virage européen en passant par les négociations avec l'IRA. Le volontarisme parfois brutal de Blair est pondéré par une communication glamour aux côtés des people du spectacle, du sport et de la musique...

En 2002, le New Labour remporte à nouveau les élections générales, mais la victoire est plus étroite. Le pays affiche un taux de croissance record, mais le fossé social se creuse comme jamais. De fait, le pragmatisme érigé en doctrine politique masque une action publique de plus en plus dictée par les spin doctors et les conseillers en communication. En 2000, le républicain George W. Bush remplace le démocrate Bill Clinton à la tête des États-Unis, ce qui renforce paradoxalement l'alliance entre les deux pays. Après les attentats du 11-Septembre, Tony Blair se montre un allié indéfectible ; malgré les critiques de son camp et les protestations de la rue, il soutient l'intervention américaine en Afghanistan puis en Irak. Son intense activité diplomatique fait dire à Condoleeza Rice qu'il est le meilleur porte-parole des États-Unis. Et son zèle de va-t-en-guerre inspire à ses opposants l'expression de "caniche" de Bush...