Musulmans d'Europe, chrétiens d'Orient - Miroirs brisés

MUSULMANS D'EUROPE, CHRETIENS D'ORIENT - MIROIRS BRISES





I N F O R M A T I O N S

Pays : France / Finlande
Production : Jacques Debs, ADR Productions, ARTE G.E.I.E avec Making Movie, YLE TV1 Finlande
Année : 2006
Durée : 2H13
Auteurs : Mesut Tufan et Jacques Debs
Réalisation : Jacques Debs
Diffusion : ARTE - Vendredi 1 décembre 2006 à 22H10

R E S U M E

De Sarajavo à Jérusalem, musulmans des Balkans et chrétiens du Proche-Orient témoignent d'un passé lourd de haines , Un périple spirituel et humain saisissant, porté par la conviction de la nécessité d’une solidarité retrouvée.

En 1975, Jacques Debs, alors âgé de 17 ans, voit sa jeunesse fauchée par la guerre du Liban. "Endormi libanais à la veille de la guerre, je me réveillais chrétien à la première bombe. Cette première bombe qui me faisait comprendre qu'il y avait 'nous' et les 'autres'." Aujourd'hui, le cinéaste entreprend, de Sarajevo à Jérusalem, un voyage à travers l'ancien empire ottoman, "communauté des différences" au sein de laquelle chrétiens et musulmans ont entretenu pendant des siècles une relation ambiguë, à la fois riche et sanglante. Au cours de ce périple, Jacques Debs recueille le témoignage de ceux qui portent la mémoire d'un passé lourd de divisions et de haines. Musulman des Balkans ou chrétien du Proche-Orient, anonyme ou chef religieux : chacun se raconte à la première personne, dévoilant son drame personnel et par là même celui de son peuple. Derrière chaque parole prononcée surgissent des épisodes noirs – et souvent oubliés – de l'histoire, les haines et les souffrances, la la tentation du repli communautaire. Et pourtant : tous les témoins choisis par le cinéaste ont pris le parti de surmonter cette douleur en allant vers l'autre, en rêvant d'une mixité féconde et d'une solidarité renouvelée.


Crises d'identités
Un ex-combattant musulman de Bosnie, un couple serbo-albanais du Kosovo, des bektachis (adeptes d'une variante libérale de l'islam) d'Albanie, une jeune nonne arménienne de Turquie, un chrétien du Liban… Chaque protagoniste, placé face à deux miroirs brisés (métaphores des identités fêlées) témoigne de son passé, de ses souffrances et de ses espoirs. Des paroles personnelles, expression de l'état d'esprit de chaque nation et religion rencontrées, que Jacques Debs égrène comme pour mieux les réconcilier. Que ce soit en ex-Yougoslavie ou au Proche-Orient, l'éclatement est total. Rien ne fait unité. , Le repli communautaire menace et l'impuissance du politique pèse. Exilés sur leur propre terre, les personnages explorent, comme dans une thérapie, les souterrains d'une haine irrationnelle confinant parfois à la folie. Comment concevoir que vos voisins, jadis solidaires, s'en prennent soudain à vous ? Pourtant surgit au plus profond de chaqu’ un de ses êtres la conscience que l’unique façon de conjuger la haine de l’autre est d’aller vers lui. Par des initiatives individuelles courageuses ils ont tous trouvé en eux-mêmes les ressorts pour dépasser le communautarisme sectaire dans lesquels ils se sont vus enfermés, car ils sont convaincusau fond d’eux-même sans "l’autre" leur vie est moins riche. Tous s'accrochent, comme le cinéaste, à l'espoir d'une réconciliation civile. Au rythme des chants traditionnels et des célébrations religieuses, ce parcours spirituel s'engouffre dans l'une des grandes tragédies de notre siècle. À la fois sobre et édifiant, le documentaire va au plus profond de la noirceur pour l'expurger et laisser espérer un avenir solidaire et fertile , basé sur la foi en l'individu et en l'humanité. À l'image de cette poignée de juifs, de chrétiens et de musulmans partis ensemble à Auschwitz pour se recueillir et manifester en silence contre toutes les persécutions.